Naïs Guccerelli
Simple boule de poil dans un ordinateur relié un Leap Motion, Esfera réagit aux sollicitations humaines. Lorsque le spectateur va venir tendre sa main et la caresser, il va lui transmettre de l’intérêt. De l’affection. De l’humanité, en somme. C’est ainsi qu’au contact de l’homme, cette sphère, ce bêtte programme informatique va « s’humaniser ». D’abord insensible, puis, si on lui prête attention et qu’on lui accorde quelques secondes de son temps, elle va apprécier les caresses de l’Homme, jusqu’à s’en gorger d’orgueil. De machine à homme, ou de machine à monstre ?
Lorsque le spectateur atteindra son niveau maximal d’humanité, lassé parce qu’elle n’affichera plus que deux phrases, toutes deux aussi orgueilleuses qu’elles puissent l’être, et qu’il arrêtera de la caresser, elle sombrera dans la tristesse… jusqu’à redevenir machine.
À travers cette œuvre, l’Homme peut voir son impact sur ce qui l’entoure. Sur les autres êtres humains, bien sûr, puisque le comportement est le même ; mais également sur la machine. Le spectateur va par sa présence rendre une machine plus humaine, ou tout du moins la percevoir ainsi. Lui accorde-t-il un caractère propre ? Devient-elle l’espace d’une seconde un personnage dans sa tête, comme celui d’un film, ou un ami imaginaire ?
Si le programme n’affiche ses messages que pour un utilisateur, est-ce qu’il est comparable à un animal apprivoisé ? Esfera, est-ce juste une sphère ? Ou bien « quelqu’un ».
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